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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 07:59

     Des H.L.M. dans un parc : un ensemble propice à la promenade architecturale.
     Je retourne souvent à Firminy-Vert, où j'ai habité dès l'été 1961, bien content de pouvoir alors installer ma famille sans attendre, dans un appartement neuf et confortable. 
     Affecté à Firminy après des débuts professionnels en Algérie, j'ai donc été été parmi les premiers habitants d'un quartier que j'aime toujours revisiter : me promenant hier encore au bord de ses larges pelouses bien entretenues et sous les ombrages de ses allées de marronniers, j'y appréciais une fois encore l'application de la Charte d'Athènes : un morceau de ville avec au moins 80 % d'espaces verts, et l'adaptation de l'architecture au site. Car celle-ci, loin de peser sur le paysage, fait alliance avec le relief et les verdures pour en composer les perspectives variées. C'est la "promenade architecturale" au sens corbuséen du terme !
       Le parc public n'est pas en dehors de l'espace habité, ce sont les habitations qui sont réparties dans le parc, et contribuent par leurs volumes et la qualité de leurs façades à son paysage.

    Le Prix national d'urbanisme  
     Ce n'est pourtant pas pour son aspect actuel de parc que le Ministère de la Construction décerna à ses concepteurs et réalisateurs le prix national d'urbanisme pour l'année 1961 : en bien des endroits, l'herbe n'avait pas encore verdi les sols bouleversés par les chantiers ; les arbres, qui ont magnifiquement prospéré depuis, n'étaient au mieux que de minuscules plumeaux ; et plusieurs équipements restaient à terminer : centre commercial, maison de la culture, écoles, etc...
     Il serait ici trop long d'analyser ici les conceptions d'urbanisme et d'architecture qui ont valu  cette distinction à Firminy-Vert. Disons pour simplifier que leurs auteurs et réalisateurs ont pu les déployer sans les entraves ni les impératifs de la Propriété et de la Spéculation foncière, qui poussent habituellement à la densification et ont souvent limité en d'autres lieux la liberté des choix. C'est ce que préconisait effectivement la "charte d'Athènes", dans ses derniers articles : une maîtrise publique absolue du foncier, ce qui ne manquait pas d'avoir (c'était en 1934 !) , face à la Propriété et à la Spéculation, un caractère quelque peu révolutionnaire...
     
     

 Le grand "H" .
      Ainsi se désigne l'un des deux immeubles hauts, dans le bas du quartier, les plus proches de la ville ancienne. Application d'un modèle urbain selon lequel les densités  sont (ou doivent être) décroissantes du centre vers les périphéries.
       En 1962, les abords restent à verdir et aménager. Mais Casino vient d'installer son premier supermarché, avant de le dépacer plus tard vers Chazeau.
        Initialement, les parois des façades étaient en verre sur fond en bois de couleur très claire. Certains pensaient à une appellation "Firminy-verre", pour souligner la clarté et l'éclat de cette innovation architecturale
     Mais cela posait des problèmes d'entretien : depuis 1985, la rénovation des façades dans tout Firminy-Vert les a habillées de plaques diversement colorées en matière plastique. Les fenêtres ont été munies de volets roulants.
     Devant le côté est de l'immeuble s'étend désormais une aire de détente et de jeux, envahie par les pétanqueurs dès qu'il fait beau.  Encore la Charte ! Compléments essentiels du logis,  des lieux de loisir et de détente seront au pied des immeubles.


Façade ouest du Grand H, au printemps 1964.

Préfabrication et architecture : l'exemple des façades.
Dans tout Firminy-Vert, les façades d'origine ont été composées à partir de 8 panneaux-types. Chaque élément était constitué par un cadre et des remplissages. Ces derniers étaient, soit des parties ouvrantes transparentes  (fenêtres), soit des parties fixes : transparentes, translucides ou opaques. 
La peinture donnant la teinte était appliquée sur les panneaux de lin aggloméré situés en arrière des glaces trempées. 
Ce sont toujours des teintes très claires, à la limite de la blancheur, qui ont été choisies, pour faire contraste avec le noircissement historique des murs traditionnels par les fumées industrielles de la vallée. Pour l'entretien de cette clarté , le verre devait avoir un rôle auto-nettoyant. 
Sur la photo ci-contre, les parois captent et renvoient fidèlement les couleurs du soleil couchant.

A suivre...

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