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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 15:14
(Suite des articles sur Firminy-Vert)

Quelques préceptes de la Charte d'Athènes (1933) mis en oeuvre à Firminy par un urbanisme volontariste.
     " Il est de la plus urgente nécessité que chaque ville établisse son programme"
(article 85).
     " Les plans détermineront le structure de chacun des secteurs attribués aux quatre fonctions-clés et ils fixeront leur emplacement respectif dans l'ensemble". (article 78).
     "Le cycle des fonctions quotidiennes (habiter, travailler, se recréer, circuler) sera réglé dans l'économie de temps la plus stricte, l'habitation étant considérée comme le centre même des préoccpations urbanistiques". (art. 79)

     "L'échelle des travaux à entreprendre d'urgence pour l'aménagement des villes, et l'état infiniment morcelé de la propriété foncière, sont deux réalités antagonistes" (art.93).

     "La périlleuse contradiction constatée ici pose l'une des questions les plus périlleuses de notre époque : l'urgence de régler, par le moyen légal, la disposition de tout sol utile pour équilibrer les besoins vitaux de l'individu en pleine harmonie avec les besoins collectifs" (article 94). 
    
     "L'intérêt privé sera subordonné à l'intérêt collectif" (art 95, le dernier).

                                         
Commentaire de la photo aérienne de 1953 :
En traits discontinus verts, le périmètre de Firminy-Vert.
Au centre, entourés d'arbres épais, les tennis, conservés dans le nouveau quartier, de même que les pavillons avec jardinets tout proches.
Petits traits rouges : à gauche, site du grand "H" (voir Firminy-vert (1)).
                               à droite, site de la maison de la culture Le Corbusier (construction : 1962-65)     
Rectangle noir : emplacement approximatif du stade, avec à droite la falaise mal visible d'anciennes carrières.
Carré rouge : site de l'église Le Corbusier(1973-2006)
Les deux immeubles allongés près du site de l'église : cité de mineurs des années 20. 
Voie rectiligne en haut à gauche : la route nationale 88 vers Le Puy, et au milieu d'une zone de jardins, les travaux d'ouverture du boulevard Saint Charles.   
En bas à gauche, le "château" des Bruneaux et son parc                                                                           

L'opportunité foncière.
     Dans le Firminy des années cinquante, un zonage de fait était déjà en place pour la fonction "travailler", les aciéries (7000 emplois) étant essentiellement situées au fond de la vallée, au-delà du chemin de fer (partie non visible ci-dessus). 
     
     A l'ouest et au sud de la ville, une cuvette tournée vers le nord, crevée de carrières abandonnées, percée de galeries de mines anciennes, était à peu près dépourvue d'habitat et d'activités. Des jardins potagers et quelques prairies se partageaient un territoire pourtant assez proche du centre urbain. Sans voierie, sans aménagement significatif, les valeurs foncières étaient faibles. 
     
      C'est donc là que fut décidée la création d'un nouveau quartier, auquel le Maire (M. Claudius-Petit) et les urbanistes (conduits par M. Delfante) voulurent conférer un caractère résolument novateur. Réserver 80 % de la surface aux espaces verts, séparer les circulations, l'automobile ayant le moins possible  le droit de circuler dans un territoire que les enfants des écoles pourraient parcourir en toute sécurité, inventer une architecture inédite dans la vallée de l'Ondaine, la disposer de telle sorte qu'elle ne fasse pas offense au paysage, prévoir les emplacements et le financement des services et équipements publics : tout cela fut étudié et conçu par l'équipe cohérente des architectes et urbanistes.     
      Une valeur démonstrative : non seulement on refusait la rue traditionnelle poussiéreuse, bruyante et accidentogène des villes industrielles ordinaires  classique, mais on tenait la gageure de fixer sur le nouveau territoire des densités d'habitants analogues à celles du tissu dense existant. C'était donc une autre manière de concevoir l'habitation destinée à toutes les catégories de la société. 
      Incognito, à l'invitation de Claudius-Petit, Le Corbusier vint prendre connaissance sur place du projet, et lui donner son assentiment.   


                                                                                                          
Ci-dessus, le prisme rouge signale le site de l'église Saint-Pierre. Les tribunes du stade sont à l'emplacement des cabanes visibles à droite ; au-delà, la falaise sur laquelle est juchée la maison de la culture Le Corbusier. 

Ci-contre : un petit trait rouge à droite de l'image localise le site où j'ai pris la photo des cabanons : reliquat condamné d'un habitat manifestement précaire, de même que le vieux bâtiment en arrière-plan ! Au fond, les immeubles de la corniche étaient déjà construits en 1963. En réponse au besoin de logements, le second plan d'urbanisme prévoyait trois Unités d'Habitation de Le Corbusier, dont la première démarra en 1965 et fut la seule construite.


                                                                 





                 
Couverture de la Maison de la culture Le Corbusier: des dalles légères reposant sur des câbles.
C'est bien de la fumée qu'on voit en arrière-plan : dans l'aciérie, au fond de la vallée, à 1300 mètres de là, le four électrique a été ouvert pour mélanger au métal en fusion les éléments qui compléteront l'alliage. Riches en oxyde de fer, ces fumées étaient souvent rousses. A l'heure actuelle, dans l'aciérie modernisée et toujours active, les émanations sont filtrées et les fumées rousses plus rares. (cliché d'après diapo personnelle)
                                    
A suivre - R.C.                                                
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